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dimanche 16 novembre 2014

LA NUIT TOMBEE - ANTOINE CHOPLIN


Présenté comme un coup de cœur par mon libraire, mais je dirai un coup au cœur !!!

La quatrième de couverture laissait présager une lecture légère, or c’est un thème grave, et les sujets abordés peu réjouissants !  Mais ce fut une pure merveille !

« Il a roulé longtemps sur sa moto à travers la campagne ukrainienne, Gouri. Il revient sur ses pas, dans la vie d’autrefois, là où il a aimé. En ce lieu qui n’est plus qu’une zone sinistrée. Dans le village voisin, il croise ceux qui sont restés. La nuit tombe, les verres de vodka se vident et on se parle d’avant. Demain Gouri verra son passé délabré, demain seulement. »

En définitive, le vrai thème de ce roman, c’est la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, mot qui n’est jamais prononcé dans le livre,  ses conséquences sur les hommes, la nature… Pêle-mêle, on est confronté à la désolation, la souffrance, la maladie, la folie, la poésie, l’acceptation, l’humanité, l’amitié, la vodka…

C’est un livre qui est tout sauf pleurnichard, il ne nous laisse pas indifférents. On traverse la désolation d’une Ukraine méconnaissable, transportés derrière le narrateur sur sa moto –remorque bricolée, qui souhaite récupérer la porte de la chambre de sa fille, aujourd’hui disparue !

On partage ses émotions, on comprend ce qu’est la dignité et la solidarité. On comprend aussi ce qu’est « l’inhumanité », quand on découvre ceux qui ont été abusés par les autorités et enrôlés de force pour nettoyer la centrale.

« La ruine est une chose. Le vide infect installé désormais au revers de ces murs, une autre chose. C'est ce que Gouri tâche de se répéter au pied de ces immeubles. Car, de retour chez lui, il cherche une fois de plus à se convaincre des nécessités de l'exil; flairer le réalité de ces puissances cruelles, imperceptibles et assassines, et préservant si étrangement l'apparence du monde. En découdre avec elles, comme il l'avait fait, d'une autre manière, à coups de pelletées brûlantes sur le toit du réacteur n°4. »

A l’instar du roman,-(124 pages)-, les dialogues sont courts, les descriptions vont droit au but, sans fioritures ou expressions alambiquées qui en jettent plein la vue. Non, juste, un sujet-verbe-complément, et l’émotion nous prend et nous pend à la gorge.

Un roman pudique et bouleversant !

4 commentaires:

  1. Un livre très tentant dans lequel ta chronique me donne envie de plonger!!!

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  2. On y plonge vite fait, et on le pose une fois terminé!!! Très court, mais intense et cerise sur le gâteau!!!!!!! L'auteur est GRENOBLOIS!!!

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  3. Alors raison de plus pour se laisser tenter!!!

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