RENCONTRES...

lundi 30 mars 2015

QUAIS DU POLAR EDITION 2015 – RETROSPECTIVE D’UNE LEELOO ENLIVREE


Un salon épique, j’en suis repartie avec des étoiles plein les yeux, mon dos et mes jambes, quant à eux, s'en souviendront longtemps...


Il y a eu tellement d'événements marquants, que je vais les lister dans l’ordre chronologique.


Une rencontre privilégiée avec Nicci French grâce à lecteurs.com que je remercie vivement !

Qu'elle fut ma surprise, quand j’ai compris le vrai sens du terme « privilégiée », je m’attendais à ce que l’on soit une petite vingtaine de personnes, mais nous étions 6, oui que 6 et nous avions rien que pour nous, Nicci Gerrard et Sean French pendant plus d’une heure pour un petit-déjeuner mémorable au café Cintra!!! Pour ceux qui ne connaissent pas ce couple d’auteurs, sachez qu’ils écrivent chacun de leur côté sous leur vrai nom, et sous le nom de Nicci French à 4 mains !

Mon ami Denis et moi-même, rédigerons une petite chronique sur cette rencontre, et à quatre mains bien sûr :)





A la fin de la rencontre, en me dirigeant vers les marches du palais de la bourse, en état d’apesanteur, je me disais, tout ce qui pourra suivre, ce ne sera que du bonus…

S’en suit un ballet de rencontres et de dédicaces pendant les deux heures suivantes, puisqu’à midi, il fallait courir à l’Hôtel de ville, pour la première édition de la Place des blogueurs (entre nous, je cherche encore cette bonne âme qui a su dénicher je ne sais où, mon adresse électronique pour m'envoyer une invitation)

Comme son nom l'indique, plusieurs blogueurs étaient de la partie, mais nous avions le privilège de rencontrer trois brillants auteurs centre de cette circonvolution: Karine Giebel, Michel Bussi et Laurent Scalese.





Je parlais ci-dessus de bonus, mais je n'étais pas au bout de mes surprises! Le sac à dos chargé de livres, je faisais patiemment la queue devant le stand "Au bonheur des ogres" pour me faire dédicacer par le maître Yasmina Khadra, les quelques livres lus ces dernières années! Chassez le naturel, il revient au galop, dès que ce fut mon tour, instinctivement je m'adresse à lui en arabe, en lui disant que j'étais une lectrice assidue et que j'aimais beaucoup ces œuvres, je vous avoue qu'il était un peu surpris par la pile, et il a compris que je le suivais et depuis longtemps! Arrivé le moment de la petite photo souvenir, il m'a demandé de passer derrière le stand, fan je suis, en fan je fus reçue… Les photos parlent d’elles-mêmes…


Le lendemain, le croisant en bas des marches du palais de la bourse, il m’apprend qu’il avait annulé sa séance de dédicaces. Les amis qui m’entouraient étaient grandement déçus, vu notre air abattu, il reprit le chemin du stand pour une spéciale dédicace... Merci qui, hein les amis ? :)



Autres auteurs, autres œuvres, de bons moments de partage, de belles découvertes, et de merveilleuses rencontres :

Deux auteures formidables : Martine Nougué – Les belges reconnaissants et Sandra Martineau – Les blessures du silence



Saul BlackLeçons d’un tueur



M.J. Aldridge – Am Stram Gram



Olivier Kourilsky alias Docteur K – 7ème péché



Franck Bouysse – Grossir le Ciel




Il va de soi que les chroniques suivront… hâte d’être aux QDP 2016, entre autres pour retrouver mes amis lecteurs qui sont aussi mordus que moi, voire plus !

mardi 24 mars 2015

MERCI POUR CE MOMENT - VALERIE TRIERWEILER

J'ai longuement hésité avant de poster cette chronique, qui fut rédigée il y a plusieurs mois, et pour être précise, quelques jours après la sortie du livre.
D'aucuns me diront, oui tu as honte de dire que tu l'as lu, je répondrais non, j'ai lu pire en 2014 (50 nuances de Grey)
Si je poste cette chronique aujourd'hui, c'est pour répondre aux amis qui souhaitaient me voir écrire quelque chose de moins élogieux, je les invite également à lire ma chronique sur L'oubli et Pétronille de A. Nothomb. Cette parenthèse fermée, voici ce que j'en ai pensé:

C'est un mélange de Voici/Gala et d'un roman à l'eau de rose - type Harlequin-. Sauf que dans les Harlequin, les héros se marient à la fin et vivent heureux ! Là vous n'êtes pas sans savoir que le couple présidentiel n'est plus !!
Aucun intérêt littéraire bien évidemment, mais beaucoup de secrets d'alcôve.
À sa lecture, plus j'avançais dans les pages, plus j'avais honte. Honte pour la femme que je suis et honte pour l'humain que je suis.

En tant que femme :
Une femme trompée, bafouée et de surcroît jalouse, peut légitimement penser ce qu'a écrit Valérie. Oui je la comprends. Personne n'aimerait être à sa place. La "première dame" illégitime, avec le sobriquet fort dégradant de petite amie. Mise à l'écart pour les événements importants, trompée et trahie. 
Autant je peux comprendre son désarroi et son malêtre, autant je n'arrive pas à comprendre que cela soit mis sur la place publique. Je précise: je ne porte ni l'un ni l'autre dans mon cœur, et ne souhaite aucunement me faire l'avocat du diable!  En revanche, à mon avis,  les histoires de couples, doivent rester dans la chambre à coucher. J'étais mal à l'aise à la lecture de certains passages, je n'avais pas envie d'apprendre des détails aussi intimes. Je ne m'en sentais pas la légitimité ...

En tant qu'humain :
Valérie vient d'une ZUP, elle nous le rappelle à tous les chapitres. Les journalistes lui ont collé l'étiquette d'une femme hystérique, là, elle souligne sans se rendre compte un énorme complexe d'infériorité. Elle en veut à François de venir d'un milieu bourgeois. A Gayet également. Elle en veut encore et toujours à François d'avoir été le compagnon d'une femme politique avec une grande notoriété. Même si elle est persuadée que si François l'a mise à l'écart c'est parce qu'il aurait souffert du poids politique de son ex. Et qu'il ne voulait pas que sa compagne soit mise sous les projecteurs, cela est dû à son métier de journaliste. On se rend compte, que c'est une femme qui n'assume pas le milieu défavorisé dont elle est issue, même si elle répète inlassablement que cela fait sa fierté. J'ai mal en tant qu'être humain parce que ce genre de complexe ça se traite chez un psy, ça ne s'écrit pas dans un livre qui se vend mieux que des petits pains.

L'image brossée de François: il n'aime pas les pauvres, un bourreau de travail, un menteur dans les affaires de couples, un hypocrite, entouré de ministres incompétents qui ont été choisis pour leur lien avec le président et j'en passe!

Une femme trahie peut écrire des horreurs, mais là il y en a tellement que le livre en devient une.

lundi 23 mars 2015

GNAOUAS - SAÏD LAQABI

Certains amis m’ont demandé, et à juste titre, tu aimes tout ce que tu lis ? Je répondrai, non je chronique tout ce que j’aime et si je semble parfois accorder trop de louanges à mes dernières lectures, c’est que j’ai la chance d’être tombée sur des perles brillantissimes en ce mois de Mars.
Et Gnaouas, ne déroge pas à la règle, j’étais emportée dans la transe des Gnaouas, c’est le cas de le dire :)

Merci à Said Laqabi, pour son étonnant travail de recherche, c’est un roman historique qui prend pour toile de fond une période méconnue et ô combien passionnante quoique d’une grande tristesse : la traite des esclaves sous le règne des Sultans de l’Empire Chérifien et ce, il y a fort longtemps...
Dans Gnaouas, on suit Samba, un jeune Bambara issu d'une famille de notables des rivages du Joliba à Tombouctou (actuel Mali) dans ses péripéties qui l'emmenèrent jusqu'au royaume chérifien (actuel Maroc).
Une enfance heureuse et un début d’adolescence teinté d'une curiosité naturelle, il suivit ses amis sur les bords du fleuve pour pouvoir scruter au loin de jeunes nymphes couleur ébène. Un jour, lors de nouvelles pérégrinations, le jeune Samba  foula quelque chose de dur, un cauris, coquillage des plus précieux. Sa ruée vers l'objet de ses convoitises le propulsa de plus en plus loin, jusqu’à sa perdition... Samba venait d'entrer dans l'ignoble condition d'esclave, capturé par les négriers Touaregs, il fut vendu à un cheikh qui le prit sous son aile, l’initia à l’islam et lui permit d’apprendre un métier : la sparterie
Un firman du grand sultan, mit fin à tout espoir d’émancipation, puisque Samba, ainsi que tous les autres esclaves, furent enrôlés dans la Garde noire, en ces temps où le Maroc était en butte à des convoitises ibériques et ottomanes.

Paradoxalement, ce statut d'esclave-soldat, et après moult tribulations, permit à Samba de trouver sa voie, son émancipation et son salut dans le rituel d’une musique de transe, celles de anciens esclaves… les gnaouas.

A travers ce roman, Said Laqabi, nous fait découvrir ou redécouvrir les lillas musulmanes et juives, des pratiques ancestrales qui permirent aux esclaves d’être ennoblis, hissés, le temps d’une nuit, au rang de maîtres absolus, un trait d’union entre les humains et les esprits…

Vous aimez l'histoire en général? L'histoire du Maroc? Le mysticisme ou tout simplement les Gnaouas ! Ruez-vous dessus, vous ne le regretterez point ! La plume de Laqabi est d’une éloquence incomparable, elle vous emporte et vous transporte vers une transe linguistique et on en ressort avec un vocabulaire enrichi 





L'auteur:

Said Laqabi, écrivain et traducteur, vit et travaille à Safi, sa ville natale sur le littoral atlantique du Maroc. Titulaire d’un doctorat ès lettres françaises de Paris Nord sur « l’ironie contestataire », ce qui a d’ailleurs inspiré son 1er roman « Journal intime d’un figurant ». Said Laqabi a embrassé une carrière dans l’enseignement public puis privé. Actuellement, il s’intéresse plus à l’associatif, soit solidaire (promoteur et gérant d’un Foyer d'Etudiantes), soit culturel via l'association Les Amis de Thor Heyerdhal : festivals… 2 passions en sus de la culture underground du Maroc, le ciel (aviation légère) et la mer dans tous ses états.

Gnanouas, Editions l'Harmattan, collection: Lettres du monde arabe, date de parution, 3 février 2015,154 pages

mercredi 18 mars 2015

RAVENSBRÜCK MON AMOUR - STANISLAS PETROSKY

Günther Franzentich, est fils de fermiers allemands, mais à son grand désarroi, il n’a aucun instinct agricole. En revanche, il est très doué en dessin. N’étant d’aucune aide dans la ferme familiale, il fut enrôlé de force au moment de la construction du camp de Ravensbrück, seul camp de concentration réservé aux femmes. Il en devient l'illustrateur officiel, obligé de mettre son talent de dessinateur au service des autorités nazies.
Rien n'échappe au crayon affûté du jeune homme : l'horreur des camps, les expériences médicales, les kommandos, les mœurs des officiers, la vie, la mort.
Dans ce roman noir, Stanislas Petrosky pénètre au cœur de Ravensbrück et en décrit implacablement chaque recoin, afin de ne jamais oublier.

Mon avis :
Comment peut-on oublier ? Nous avons un devoir de mémoire, quelle que soit notre origine, mais cette piqûre de rappel secoue, même quelqu’un comme moi, passionnée que je suis par cette période !!!

Oui, c’est noir, très noir même, mais la couleur dominante reste le rouge, le rouge sang « je voulais que l’on soit aussi marqué en regardant mes dessins, que l’horreur des scènes saute aux yeux, alors je ne donnais couleur qu’au sang, à la maladie, aux coups et à la pourriture. »
C’est un roman que j’apparenterai à un témoignage, même si l’auteur est un quadra, sa plume magnifique, ne laisse aucun doute, nous sommes en 1939 et parcourons avec un nœud au ventre les six années suivantes.
Günther s’avilissait à offrir ses talents à tout ce qui avait un semblant d’autorité afin de garder les faveurs qu’on lui avait accordées. Comme de la prostitution artistique, il donnait un dessin pour vivre un peu plus longtemps, pour être nourri correctement. Un jour, il prit la décision de garder ses dessins « Il fallait donc que je les cache quelque part, juste pour les revoir quand la guerre serait finie, pour ne pas oublier….les gens nous croiraient-ils si nous leur racontions tout ce qui se passait dans ce camp ? »
Il dessinait des corps torturés et décharnés. Il dessinait des memento mori !

Pour oublier ces corps émaciés, il arrivait à Günther de se rendre au quai de débarquement pour voir les nouvelles arrivées, c’est là qu’il la vit pour la première fois, son nom: Edna.
Comment peut-on aimer au sein d’un mouroir, comment peut-on aimer au "pont aux corbeaux"? Il ne faut pas chercher ! Même au cœur de l’horreur, le cœur a ses raisons « Une petite sonnerie, comme une alarme, retentit dans mon cerveau. N’étais-je pas en train de foncer droit dans un piège ? Je savais que si je manifestais un sentiment […] je risquais ma peau, d’autant plus que je ne savais pas les donner à moitié ou juste un peu, je donnais tout. Je ne savais pas faire dans la demi-mesure. J’ai toujours été entier, alors pas question de faire machine arrière, puis surtout son sourire était imprimé dans mon esprit. »

Cette parenthèse romanesque apporte un peu d’humanité au roman, mais on replonge rapidement dans l’horreur, Stanislas ne nous ménage pas, la cruauté est là, et est décrite telle quelle. Le fameux Revier et sa salle de dissection, - un vrai jardin de supplices -, vous plongent dans un abyme de souffrance. En lisant ces passages, on fleure la mort, on est imprégné de son odeur. L’être humain n’est plus humain, il y devient un objet d’expérimentation.

Certes, il faut s’accrocher pour ce genre de lecture, mais ça en vaut largement la peine ! Pour un primo-auteur, le pari est brillamment réussi !

« J’y allais à reculons et une fois de plus, je m’attendais au pire. Mais ce que j’y vis était au-delà. C’était l’un des mystères de ce camp, vous aviez beau vous attendre à une chose horrible, vous étiez toujours en dessous de la réalité. Pourtant, en tant qu’artiste, je pouvais me vanter d’être très imaginatif, mais jamais assez par rapport à la cruauté nazie. »

Pour en savoir plus sur Ravensbrück
Pour commander Ravensbrück mon amour date de sortie 15 mars 2015

L’auteur :
Né en 1975 sur les bords du lac Sevan, en Arménie. Stanislas Petrosky quitte son pays à l’âge de dix-sept ans pour rejoindre la France. Il glissera dans une délinquance de plus en plus dure et connaîtra de nombreux démêlés avec la justice.
C’est lors de ses séjours à l’abri du soleil qu’il se découvrira une passion pour l’écriture, sombre de préférence, en commençant par les nouvelles. Ravensbrück mon amour est son premier roman.
Bibliographie :
Le Prisonnier (nouvelle) dans Santé ! collectif des auteurs du noir – Atelier Mosésu -2013
L’enfant des mille collines (nouvelle) dans Enfants des rues – Yucca éditions – 2013
All women are bad (nouvelle) The Cramps – Camion blanc – 2013
Moi le salaud…(nouvelle) Projet.Ayiti15-812 – ¼ hibou éditions – 2014
Valentin (nouvelle) – l’Exquise édition – 2014
Les Stained with blood (nouvelle) The Gun Club – Camion blanc – 2014
Haine 13 (nouvelle) – Ska éditions – 2015
Ravensbruck mon amour – Atelier Mosésu – 2015

dimanche 15 mars 2015

LA ROUTE DES COQUELICOTS - VERONIQUE BIEFNOT ET FRANCIS DANNEMARK

Olena, qui vient d’Ukraine, a vingt-sept ans et le rêve d’une vie meilleure. En 1992, sans papiers, elle travaille à La Moisson, une maison de retraite du Nord-Pas-de-Calais où règne une certaine fantaisie. Ce que l’on sait d’elle, c’est qu’elle est pleine d’espoir, de courage – et qu’elle sourit.

« Parfois, le sourire franc et le regard pétillant ne suffisent pas. Parfois les gens exigent autre chose : des papiers, des autorisations, un titre de séjour attestant la légitimité d’être là, sur ce coin de terre, parce qu’on y est né, accordant le privilège de respirer l’air de ce pays parce qu’on a la bonne couleur ou le bon passeport… »

Parmi les pensionnaires de La Moisson, il y a la tendre Lydie. Il y a l’altière Flora, autrefois danseuse, et l’intransigeante Henriette. Il y a Charles le sage et Théo le séducteur, qui n’oublie pas qu’il a été coiffeur.

A la faveur d’un épisode sentimental qui bouleverse la maisonnée, Olena, au volant d’une Opel pas toute jeune, va traverser l’Europe avec ces trois vieilles dames et sa petite fille. C’est le début d’une épopée émouvante, haletante et souvent drôle, durant laquelle ces cinq femmes vont découvrir que l’amour ne connait pas de frontière et qu’il n’y a pas d’âge pour commencer une vie nouvelle.

Un roman-route d’une tendresse poignante, on suit trois « petites vieilles » dans leur périple à la recherche de l’amour d’Olena. En départ de Douai, vers Berlin, Lisbonne en passant par la frontière polonaise, Sète et Madrid, sur une route parsemée de coquelicots, mais surtout parsemée de l’envie d’aider et de faire du bien pour autrui.

Il n’y a pas d’âge pour commencer une nouvelle vie, il n’y a pas d’âge pour la quête de la félicité.

Un roman mené d’une main de maître (je devrais parler au pluriel), mais à l’écriture Véronique Biefnot et Francis Dannemark, n’ont font qu’un. Il ne faut pas se méprendre, ce sont bien deux talentueux auteurs, qui nous embarquent vers la quête du bonheur…

« La vie c’est ce qui vous arrive alors que vous étiez en train de prévoir autre chose » Jeanne Moreau citée page 67


Les auteurs :

Véronique Biefnot est née à Colfontaine en 1961, et vit à présent en Brabant wallon avec son époux et ses trois enfants.
Après une agrégation en philo et lettres à l’ULB, l’étude de la peinture aux Beaux-Arts et de l’Art Dramatique au Conservatoire, Véronique Biefnot a interprété plus de quarante grands rôles sur des scènes théâtrales belges. Parallèlement à cette vie d’actrice, de présentatrice de télévision et de metteur-en-scène, elle a toujours mené des projets en solitaire, creusant le sillon artistique grâce à la peinture et l’écriture. Elle est l’auteur de 5 romans, dont une trilogie parue chez Héloïse d’Ormesson : Comme des larmes sous la pluie, les murmures de la terre et Là où la lumière se pose.
Francis Dannemark est né le 13 avril 1955, à Macquenoise, sur la frontière franco-belge et sous le signe du Bélier. Lors de ses études de philosophie & lettres à l'Université de Louvain, il anime une revue littéraire, " La Vigie des Minuits Polaires ". Il est actuellement éditeur, conseiller littéraire indépendant et est l’auteur d’une vingtaine de romans.


La route des coquelicots est le premier roman Biefnot-Dannemark


La route des coquelicots, Le bookfacing...



samedi 14 mars 2015

LIGNES BRISEES - HAROLD COBERT

4ème de couverture :
Gabriel, auteur à succès, vient de recevoir un prix pour son nouveau roman Lignes brisées. A cette occasion, il revoit son amour de jeunesse, Salomé, désormais parlementaire européenne.
Depuis leur rupture, Gabriel n’a de cesse de vouloir la reconquérir. Sauront-ils combler les années de silence ? L’amour, nourri de souvenirs et de chassés-croisés, a-t-il une chance de renaître ?
Nostalgie de l'adolescence, ironie du destin, Harold Cobert renoue avec le thème des rendez-vous manqués. L'histoire inachevée de Gabriel et Salomé, éducation sentimentale d'un siècle désabusé, se déploie au fil des pages de ce roman en abyme.

Mon avis :
Vous vous souvenez de ces petits papillons dans le ventre, quand vous étiez ado ? Ces petits sourires bêtes qu’on affichait à longueur de journée ? Si d’aventure, vous réalisez que ces petites sensations sont derrière vous, plongez dans "Lignes brisées". A sa lecture, j’étais brisée, émiettée, on se rappelle ces parfums sucrés et secrets des amours adolescentes.
La mémoire enjolive souvent les souvenirs, mais Gabriel est tenace, Salomé fut et est son plus grand amour, il n’a de cesse de penser à elle, des années plus tard. Après une petite histoire d’amour, qui, parce qu'elle a été avortée, a pris une ampleur considérable et l’a plongé dans l’abyme des souvenirs, des regrets. Il l’aime « tel Orphée cherchant Eurydice dans le dédale des Enfers.»
«Je t’ai quittée depuis trois semaines, après trois mois passés ensemble. « Je te quitte » : trois mots, tout se ferme et s’effondre. « Je t’aime » : trois mots, tout s’ouvre et se bâtit. Trois mois, trois semaines, trois mots, puis s’en va »

A l’origine, rien ne les destinait à se rencontrer, encore moins à s’aimer. Leurs vies sont aux antipodes l’une de l’autre. Gabriel en perfecto et casque d’argent, Salomé danseuse à l’avenir prometteur. «  Nos débuts ressemblent à notre séparation. Ce n’est que la deuxième fois que tout a commencé. Nous nous sommes d’abord à peine croisés. Mais tu connais mon sens de la mesure, je ne peux m’empêcher d’imaginer que ce premier de nos multiples croisement, en lignes brisées, renfermait en germe la totalité de ce qui allait suivre. »
Le premier amour ne rime pas avec éternel, les couples se font et se défont mais les meilleurs épisodes restent imaginaires. La plume ciselée d’Harold a su faire rejaillir cette trace indélébile qui marque nos cœurs adolescents, et que l’on occulte par la suite.

Une mention spéciale aux pages cornées, que l’on comprend à la fin du livre, et qui prennent une toute autre dimension…

Une fois de plus, mille mercis pour ces merveilleux moments que j’ai passés à te lire !

« Il y a deux sortes d’amours manquées : celles qui n’ont jamais commencé et dont on ne connaîtra jamais les regrets, et les pires, celles qui n’ont commencé qu’après avoir fini - et qui n’en finissent pas de mourir sans que nous ayons pu les vivre jusqu’au bout. » J.-E. Hallier Les puissances du mal (citation page 9)

sortie 5 mars 2015 Editions Héloïse d'Ormesson 

L'auteur:
Né à Bordeaux en 1974, Harold Cobert a publié cinq romans dont Un hiver avec Baudelaire (2009), L'entrevue de Saint-Cloud (Prix du style 2010 et Jeunes Talents Cultura), Dieu surfe au Pays basque (Plon, 2011) et Au nom du père, du fils et du Rock'n'roll (2013). Il a récemment signé un roman biographique sur Jim Morrison et écrit pour l'audiovisuel. 

NEWS FLASH : Lignes brisées est en lice pour le prix "Françoise Sagan"