RENCONTRES...

mardi 26 mai 2015

BRAINLESS – JEROME NOIREZ

Vermillion, Dakota du Sud, un lycée, des ados : Le beau-gosse tout en muscles, la bimbo-nympho, la gothique-effacée, le gros-balourd-détective-à-ses-heures-perdues, enfin tous les clichés impérieusement fondamentaux pour s’embêter autant que s’ennuie cette petite ville où rien ne se passe !

Mais…

Eh oui, il y a un « mais », et il y a aussi Jason. Tellement médiocre que même sa propre mère l’appelle par son surnom Brainless.

Brainless est mort, et de quelle mort !!! Etouffé par une ingestion massive de maïs lors d’un concours, mais il a ressuscité, c’est un subvivant.  (oui oui vous avez bien lu, avec un B), pour les incultes de la culture zombiesque comme moi, c’est ce que l’on appelle communément : un zombi! Brainless est atteint du SCJH – le syndrome de coma homéostasique juvénile… vous savez, celui qui atteint exclusivement des ados qui n’ont plus besoin ni de respirer ni de dormir et dont l’estomac ne digère que la viande crue ! Et de préférence de la cervelle, et encore mieux le cerveau humain puisque ça permet de régénérer quelques facultés perdues. Voilà, c’est bien ça, vous suivez !

Outre le côté gore et sanguinolent, Jérôme Noirez, nous étonne par la profondeur qu’il donne aux personnages et par un style agréablement rafraîchissant, qui fait que l’on tourne les pages en quête des fameuses « Confidences de Jason » qui entrecoupent le récit.

Un roman jeunesse hétéroclite, où la jeunesse américaine est dépeinte telle qu’on l’imagine si on n’a que l’image véhiculée par les films de série B. Un roman tel le dernier chapitre, estampillé « Classé R», si vous avez moins de 17 ans, vous devez être accompagné d’un adulte pour le lire :) :)

Retranchez quelques décennies, mettez-vous dans la tête d’un ado et vous passerez un bon moment… comme dans le livre sans nom d’Anonyme.

Pour ma part, je termine cette chronique vite fait, j’ai une cervelle à préparer pour le dîner …



Editions Gulf Stream
Date de parution : 21 Mai 2015
250 pages

La rencontre 100% gore de David Smadja et Jérôme Noirez, c'est par ici ===> C'est contagieux le site qui contamine dès la première visite! 


L’auteur :

Il est né en 1969 à Paris. Il s'intéresse au fantastique depuis sa prime jeunesse, en lit beaucoup adolescent. Outre l'écriture, son autre activité principale est la musique : il joue de la musique médiévale, compose de nombreux morceaux et s'essaie à diverses expériences, dont le "fantasmatographe", étrange croisement entre le cinéma muet et la musique expérimentale. Il est également rôliste et coauteur de jeux de rôle.


dimanche 24 mai 2015

L'ENFER DE CHURCH STREET - JAKE HINKSON

Hérésie à l’horizon, si ça vous choque, passez votre chemin…

Geoffrey Webb, dont l’embonpoint le met sur le podium des cibles parfaites,  est en train de se faire braquer sur un parking. Et cette situation lui convient bien, même très bien. A son agresseur, Paul, il propose un marché : empocher les 3000 $ qui se trouvent dans son portefeuille, en échange de cinq heures de voiture jusqu’à Little Rock, Webb a besoin de se confesser. Et il est prêt à expliquer pourquoi…

Cette confession « intime » nous laisse pantois !

Webb le tocard que même les autres tocards pouvaient regarder de haut, le baume qui renforçait l’estime de soi vacillante de tous était un beau-parleur, et cette qualité a fait de lui l’aumônier de l’Eglise Baptiste de Little Rock. Il le fait parce qu’il a tout simplement besoin d’un endroit et de l’argent pour vivre. En un mot monsieur tout le monde, que l’on prend en sympathie, sans pour autant s’y identifier.. Un homme pieux, dont la seule intention est de suivre la volonté du Seigneur…

Pieux, pieu à un X près, il vous le plante bien profond :)

Les crimes s’enchaînent et se déchaînent, mais ce ne sont que de pauvres concours de circonstance, vous auriez peut être pu faire pareil dans une telle situation… ce n’est vraiment pas un mauvais bougre, la preuve il est profondément amoureux d’Angela, mineure, fille du pasteur, qui est tout sauf une Lolita, une petite grassouillette insignifiante sous tout rapport !


Voilà le curé qui bouffe du curé, je vous ai dit que c’était un homme bien :)

« Si Dieu existe, eh bien, je crois qu’il a inventé l’humanité de manière que quelqu’un sache qu’il existe. Et en plus, il lui fallait un spectacle à contempler. S’il n’y avait pas les affreuses, vilaines petites manies de l’humanité, que pourrait-il bien faire de toute cette éternité ? »

« S’il n’ y a pas de souffrance, les hommes ne ressentiraient pas le besoin de croire en Dieu. Mais le plus écœurant, c’est que, s’il y a un Dieu, il a justement dû prévoir ça. »


Jake Hinkson maîtrise l’intrigue, puisqu’elle est brillamment menée, mais également la nature humaine. Aucune longueur, la quintessence de plusieurs péchés tenant dans un seul livre ! Un régal dans le genre transgression, du noir saupoudré d’humour noir !


Et le bookfacing dans la lignée du livre…




Editions Gallmeister
Collection NeoNoir
Date de parution : 05 Mars 2015
236 pages



L’auteur :

Jake Hinkson par Jake Hinkson
Flannery O’Connor a un jour écrit qu’“un écrivain qui a survécu à son enfance dispose d’assez d’informations sur la vie pour tenir jusqu’à la fin de ses jours”. Flannery O’Connor est mon auteure préférée.
Je suis né dans l’Arkansas en 1975. Mon père était charpentier et diacre dans une église évangélique, ma mère secrétaire dans une église. J’ai deux frères, l’un plus âgé, l’autre plus jeune. Le grand est devenu pasteur. Le petit enseigne l’histoire. Nous avons grandi dans une famille stricte, baptiste, du Sud des États-Unis. À l’époque, je ne considérais ni ma famille ni moi-même comme des gens “religieux”. C’était simplement la vie telle que je la connaissais. Nous allions à l’Église trois fois par semaine.
L’été de mes quatorze ans, nous sommes partis dans les monts Ozark nous installer dans un camp religieux géré par mon oncle et ma tante, des missionnaires. Ma famille s’est entassée dans un petit chalet et j’ai passé l’année de ma seconde à dormir sur le canapé.
Le camp organisait des réunions pour le renouveau de la foi et d’autres ateliers pour les jeunes. J’ai participé à un camp de travail pour les garçons, ce qui était aussi amusant que ça en a l’air. On y alterne travail en extérieur (défrichage, cimentage) et étude intensive de la Bible.
À cette époque,  j’ai commencé à lire des romans policiers que je sélectionnais à la bibliothèque. Mickey Spillane est le premier auteur dans lequel je me suis plongé. J’ai fait la découverte de Bogart au même moment, et via ses films, je suis arrivé jusqu’à Hammett et Chandler. C’est à cette période que j’ai loué en secret le film La Mort sera si douce, en pensant qu’il s’agissait là d’un porno soft, et c’est ainsi que j’ai découvert Jim Thompson.
Les deux obsessions de mes jeunes années – la religion et le crime – m’habitent encore aujourd’hui. À l’université, j’ai découvert O’Connor et Faulkner, Dickinson et Baldwin, mais toutes ces œuvres ramenaient aux notions de péché et de rédemption, de transgression et de ruine, qui ont constitué mon enfance.
Durant ma première année de fac, j’ai traversé une crise religieuse. Malheureux au sein de l’Église baptiste du Sud, conservatrice, mais réticent à l’idée d’assumer mon scepticisme, je me suis enfoncé plus encore dans la croyance et ai rejoint l’Église pentecôtiste ultra-orthodoxe. J’ai alors épousé la fille d’un pasteur pentecôtiste.
Quatre ans plus tard, lessivé par les services charismatiques (aucun maniement de serpent, malheureusement, mais un grand nombre de cris, de touchers, de prophéties et de langages codés), j’ai abandonné complètement l’Église.
J’ai repris mes études, et trouvé un petit boulot dans une vieille librairie de Little Rock. J’ai  discuté un jour de westerns avec Charles Portis. Une autre fois de livres électroniques avec Dee Brown.
Quelques années plus tard, j’ai intégré en Caroline du Nord, à Wilmington, un master de création littéraire où John Jeremiah Sullivan, Clyde Edgerton, Rebecca Lee, et Karen E. Bender enseignent. C’est à cette période, à tout juste trente ans, que j’ai découvert l’alcool. La première fois que je me suis saoulé, j’ai discuté avec Donna Tartt de La Corde, le film d’Hitchcock.
J’ai passé la grande partie des dix dernières années à enseigner, à l’Université du Maryland, à Trinity Washington University, et à Monmouth University dans le New Jersey. Depuis un an, j’habite à Chicago.
Mes principaux centres d’intérêt, mis à part lire et écrire, sont aujourd’hui d’observer les mystères inhérents à mon épouse, Heather Brown, et à notre chat, Little Edie Beale, et de hanter les différentes salles de cinéma de la ville. Mes goûts musicaux s’orientent vers le gospel d’antan - the Louvin Brothers, Sister Rosetta Tharpe, The Five Blind Boys of Mississippi.
J’écris souvent dans des magazines tels que la Los Angeles Review of Books, Mental Floss, Mystery Scene, Criminal Element et Tor. Depuis cinq ans, je publie des articles dans le journal de cinéma d’Eddie Muller,Noir City. Début 2015, Broken River Books a publié un recueil de mes articles consacrés au cinéma et intitulé The Blind Alley: Exploring Film Noir’s Forgotten Corners. Est sorti au même moment mon premier recueil de nouvelles, The Deepening Shade, aux éditions All Due Respect.
Voici, en résumé, ma vie jusqu’ici.

mercredi 20 mai 2015

COMMENT THOMAS LECLERC 10 ANS 3 MOIS ET 4 JOURS EST DEVENU TOM L’ECLAIR ET A SAUVE LE MONDE – PAUL VACCA


Thomas Leclerc, houppette et lunettes épaisses, 10 ans 3 mois et 4 jours est collégien. Pauline et Serge, ses parents le couvent et le couvrent d’un amour incommensurable, mais la vie ne s’arrête pas à la maison. Au collège, le rejet, l’incompréhension sont là. Comment un enfant aussi doué en cours, peut-il être bizarre, très très bizarre.

Le 14 octobre 1968 fut pourtant un jour comme les autres… Thomas suit et subit les rituels instaurés par sa maman Pauline à la lettre, le réveil, les céréales dans le bol (jusqu’au premier trait rouge), le lait (deuxième trait rouge), tout est réglé comme une horloge suisse dans leur petite maison de Montigny… Mais par un concours de circonstances impromptu, grâce un coup de tête ou plutôt sur la tête, Thomas marque le but providentiel pour faire gagner son équipe au collège ! Ce même jour il bat à plate couture dans sa course effrénée le bus scolaire. Il est 17h16, tout s’éclaire, Thomas comprend soudain pourquoi il est sur terre, il sait surtout qu’il est Tom l’éclair, plus vif que l’éclair ! Mais pour quels exploits, quelles missions il ne le sait pas encore, la révélation se fait quand il « téléporte » un Comic book sous son pull. Voilà, c’est bien ça, la lutte entre le Bien et le Mal, l’infiniment grand et l’infiniment petit, c’est une sensation de déjà-vu… N’est-il pas comme tous ses super-héros, un être rejeté dans un monde qui ne semble pas être fait pour lui ?

Il n’est plus le même, il ne se demande plus ce que le Monde doit faire pour lui, mais ce qu’il est prêt à faire pour le Monde.

Mais il pourrait commencer par Soleil Noir, le chien qui hurle à la mort, il y a aussi Serge son père Selfmademan à aider, le couple que forment ses parents, voire réconcilier Granny avec son passé ! Mais surtout Palma qui doit retrouver son sourire apaisé, celle qui s’impose à lui, le sort de son mutisme, et le mène jusqu’à l’aménagement de leur repaire, un repaire rien que pour eux deux.

Allez au boulot Tom survole le monde, sur les accords de A Day In A Life

C’est un roman d’une grande pudeur, les mots sont là, mais Paul Vacca ne les cite pas, ne les dévoile pas, il donne juste les billes qu’il faut et laisse le lecteur les deviner entre les lignes. Nulle part dans le livre ne figurent les mots autisme ou syndrome d’Asperger, mais le teeshirt bleu de la couverture (light it up in blue) et la date de parution (2 avril journée mondiale de sensibilisation à l’autisme) sont d’autant plus des signes subtils qui sont là pour faire passer l’information en douceur… un livre à lire, et à conseiller autour de vous.
Chroniques sur le même thème, ici, ici et encore ici  et mon bookfacing ci-dessous !




Date de parution : 02/04/2015
Editions Belfond
280 pages

Merci Christian et Denis de me l’avoir conseillé, et à mon fils Y. d’avoir une fois de plus accepté de jouer le jeu pour le bookfacing !

L'AUTEUR:

Paul Vacca est scénariste, romancier et essayiste. Il est l’auteur de "La petite cloche au son grêle" (2008 et Livre de Poche, 2013) et "Nueva Königsberg" (2009) aux Éditions Philippe Rey. 
Après un essai, "La société du hold-up" (Fayard, 2012), il retrouve les super-pouvoirs de la fiction avec "Comment Thomas Leclerc 10 ans 3 mois et 4 jours est devenu Tom L'Eclair et a sauvé le monde" (Belfond, 2015).









dimanche 17 mai 2015

BOOKFACING & BOOKSTAGING...




















LA PETITE BARBARE














L'ENFANT AUX YEUX D’ÉMERAUDE








LA JOIE - CHARLES PÉPIN








PAGAILLE MONSTRE - JEROME ATTAL



LE PORT - LOUDE / NEMO

































L’ARDOISE MAGIQUE – VALERIE TONG CUONG

Une petite ville de province, deux lycéennes, Mina la narratrice et Alice, inséparables, jusqu’au bout…

Un centième de seconde Alice fixe un point invisible et saute, la masse hurlante de train a surgi et puis plus rien, plus d’Alice…

Alice, la bourgeoise, celle dont la beauté et l’allure constituaient une insulte à toutes les autres, avant même qu’elle ait ouvert la bouche, n’est plus ! Mina, l’écorchée vive, celle qui a rompu le pacte sans possibilité de revanche, celle qui n'a pas sauté, est toujours là !

Le jour où Mina a décidé de vivre, est aussi celui où elle a perdu officiellement toute raison d’exister.
Ainsi commence l’ardoise magique, par un suicide, mais c’est un roman sur tout sauf sur la mort !

C’est la magie de l’adolescence, quand tout dans la vie les sépare, l’amitié les a réunies, Alice campée entre analyse et réflexion, Mina évoluant entre instinct et réaction.
Qu’est-ce qui a pu mener Alice à une prise de décision aussi radicale ? Qu’est-ce qui a bien pu retenir Mina à la vie ? Pour répondre à ces questions et à tant d’autres, Mina s’enfuit, introspection oblige, elle finit dans une cabane isolée et fait la rencontre d’un gothique par qui le dessillement arrive…

La quête du bonheur, le sens de la vie, comment trouver sa voie, le défaut de communication à l’adolescence, autant de sujets traités avec brio, grâce à la magnifique plume de Valérie qui nous prend par la main et nous guide tout le long.

Des chapitres courts mais qui savent vous tenir en haleine, jusqu’au dernier rebondissement, magique, où on finit par emmurer définitivement le côté morbide du début du roman !


L’AUTEUR

Valérie Tong Cuong est née en banlieue parisienne. Après une adolescence chaotique, elle étudie la littérature et les sciences politiques. Elle travaille huit ans en entreprise puis lâche tout pour se consacrer à l’écriture (romans, nouvelles, scénarios) et à la musique. 
De 1997 à 2009, elle a chanté et écrit pour Quark, un groupe pop-rock indépendant dont le premier album a été sélectionné par El Païs comme l’un des meilleurs albums de l’année. Le quatrième album du groupe, ECHO, est sorti en novembre 2010. Valérie Tong Cuong est mariée et mère de trois enfants. 
Chroniqué du même auteur : Gabriel


Et maintenant que j'y pris goût, le bookfacing :)